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Oscar Castro et le théâtre Aleph

Ses réalisations de 2002 à 2005

 

De 2002 à 2005, nous avons organisé une manifestation estivale à Corbarieu,avec un stage de théâtre de 2 jours, une représentation de fin de stage des stagiaires et une pièce du théâtre d'Aleph.

Ont ainsi été donnés à Corbarieu: *Comme si de rien n'était

                                          *L'exilé Mateluna

                                          *Le 11 septembre de Salvador Allende                               

                                          *Il était une fois un roi

                                          *Pablo Neruda, ainsi la poésie n'aura pas chanté en vain.

Note d'intention: "La poésie possède une relation profonde avec les souffrances de l'homme...Il faut écouter les poètes, c'est une leçon de l'histoire. Ce sentiment profond, Neruda sait le rendre présent dans toute son oeuvre; c'est un chant à l'amour, à la vie et à la lutte quotidienne. Uni à Rimbaud, il a dit:

"Uniquement avec une ardente patience, nous conquerrons la ville splendide qui donnera à l'homme la lumière, la justice et la dignité. Ainsi, la poésie ne chantera pas en vain"

La musique de ce spectacle est du compositeur grec Mikis Theodorakis, grand admirateur du poète chilien. Il m'a proposé de mettre à disposition de ma création toutes ses mélodies afin de composer une mosaïque musicale, qui met parfaitement en relief l'oeuvre de Neruda.

Cette pièce de théâtre, fidèle au style musical de l'Aleph, porte les chorégraphies de Sylvie Miqueu."           Oscar CASTRO

L'argument: L'auteur dramaturge, Oscar Castro, travaille de manière passionnée et acharnée à l'oeuvre de Pablo Neruda, afin d'écrire une pièce de théâtre pour célébrer les cent ans de sa naissance.

D'autant lire le poète, Oscar perd la raison et se prend pour Neruda lui-même. De la même manière que Don Quichotte prenait une servante du village pour sa distinguée dulcinée de Toboso, Oscar confond le jardinier de sa maison avec Garcia Lorca et lui demande: "Dis-moi, Federico, as-tu trouvé les lilas? Ou bien tu continues à chercher la métaphysique couverte de coquelicots?"

Un jour, il a confié à ses comédiens que l'esprit de Neruda entrait parfois dans son corps, et que par moments quand il ouvrait la bouche, ce n'était pas lui qui parlait mais le poète en personne.

Notre auteur va payer cher cette folie, car son corps va souffrir toutes les douleurs du poète sans savoir que c'est du théâtre...

En 2005 et 2006, Oscar Castro et sa troupe se sont produits, à notre initiative, au théâtre des Mazades à Toulouse, au festival Cuba hoy de Tournefeuille(31), à Villebrumier(82) et au Festival l'Art prend l'air de Mauvezin(32).

 

Les deux ambitions de notre association, ancrer une manifestation à Corbarieu, et faire connaître Oscar Castro et l'Aleph dans la région étaient ainsi en bonne voie de développement.

Oscar Castro et le théâtre Aleph:

Né en 1947 à Santiago du Chili, Oscar Castro fonde le théâtre Aleph en 1968 avec des amis étudiants. Ils élaborent des créations collectives alliant la musique et le chant. Autodidactes et provocateurs, ils voient leur travail censuré par le gouvernement militaire, alors que l'Aleph devenait un mythe et une référence dans le monde du théâtre latino-américain. Oscar traverse les années Pinochet dans un camp de concentration et arrive en France en 1976 grâce à la pression de nombreux intellectuels français.

Il reconstitue alors l'Aleph, poursuivant le même travail de théâtre musical. Sa rencontre avec la culture française se fait dans la création, avec notamment Pierre Barouh qui travaille dans la troupe comme auteur et comédien.

("Il était une fois la République" Corbarieu)

Installé à Ivry-sur-Seine, Oscar Castro s'est fait connaître et reconnaître en tant qu'acteur de cinéma, auteur, écrivain, comédien.Depuis 1995, il a installé son théâtre à Ivry dans une ancienne usine, qui est devenu l'espace de création, de formation et de représentation du Théâtre Aleph.

Quelques repères:

1982: Prix du meilleur texte et de la meilleure mise en scène pour sa pièce "La nuit suspendue" aux Rencontres Charles Dullin

1983: Prix du meilleur texte et meilleure mise en scène aux Rencontres Charles-Dullin de Villejuif (Val-de-Marne)

1984: Prix d'interprétation masculine au Festival ibéro-américain de Biarritz pour son rôle dans "Ardiente paciencia" de Antonio Skarmeta.

1988: "Résistances" sur A2 (France2 aujourd'hui) lui consacre son émission "On s'est tant aimés à Santiago", film de Frédéric Laffont et Pierre Barouh.

1992: Jack Lang, ministre de la Culture, lui décerne le titre de Chevalier des Arts et des Lettres.

Principales créations:

Créations théâtrales:

1975 "Sauve qui peut, l'amour latin"

1980 "L'Exilé Mateluna" Corbarieu 2003

1982 "La Nuit suspendue"

1984 "Talca, Paris et Broadway"

1985 "Le Kabaret de la dernière chance" "Alors chante!" Montauban 1993

1987 "La maison accrpte l'échec"

1989 "La Tralalaviatta"

1991 "Malenke" Montauban 1993

1992 "Christophe Colomb superstar"

1993 "Réellement chaud"

1994 "Le Club des boléros"

1995 "Le Mambo de Monsieur Paul"

1996 "Meurtre à Valparaiso" Montauban 1996

1998 "Le Che que j'aime" Sarlat 1999

1999 "Il était une fois un roi" Corbarieu 2005

2000: "Le Criminel revient toujours sur le lieu du crime" Montauban 2000

2002 "Comme si de rien n'était" Corbarieu 2002

2003: "Le 11 septembre de Salvador Allende" Corbarieu 2004; Toulouse, Tournefeuille 2005

2004 "Neruda, ainsi la poésie n'aura pas chanté en vain" Corbarieu 2006

2006 "Il était une fois la République" Corbarieu 2007

 

Filmographie:

"Ardiente paciencia" (Antonio Skarmeta)

"Il y a des jours...et des lunes" (Claude Lelouch)

"On peut toujours rêver" (Pierre Richard)

"Droit dans le mur" (Pierre Richard)

"Chili con carne" (Thomas Gilou)

"Fleur de cannelle" (Frédéric Laffont)

"Ninguna parte" (Luis Sepulveda)

 

Livres:

"La véritable histoire du Kabaret de la dernière chance", roman

"La Plume du Corbeau", recueil de 4 pièces de théâtre,

"Trilogie théâtrale": "L'Eternité d'un baiser amoureux ou le Che que j'aime", "Le 11 Septembre de Salvador Allende", "Pablo Neruda...Ainsi la poésie n'aura pas chanté en vain".

"Soyons réalistes, exigeons l'impossible"  Che Guevara

Oscar nous parle de Sylvie:

SYLVIE MIQUEU, COMEDIENNE ET CHOREGRAPHE:

"La musique et la danse ont eu une importance fondamentale dans les créations du théâtre Aleph, et font part depuis toujours de son style...

Nous nous sommes rencontrés au Bataclan, à l'époque du "Kabaret de la dernière chance".Elle s'est intéressée à notre mode de création et s'est inscrite pour faire un stage de théâtre que nous organisions régulièrement dans ces années-là. Sylvie était danseuse aux Folies Bergères...Sa sensibilité et son haut niveau technique la menèrent en peu de temps à devenir la chorégraphe officielle de l'Aleph. Avec elle, notre travail dans le domaine du "mouvement" a atteint une dimension différente, puisque, gardant une simplicité dans la forme, elle a su développer un style propre que l'Aleph ne possédait pas. Un style qui aujourd'hui nous différencie de la comédie musicale traditionnelle...

Aujourd'hui, nous continuons à travailler ensemble...Sylvie est ma compagne. Avec elle je partage non seulement le travail créatif, mais aussi toutes les choses que j'aime."

 

Oscar vu par Noël Mamère ( maire de Bègles, député de la Gironde-le 3 octobre 2004):

"A chacune de mes rencontres avec Oscar Castro, je ne peux m'empêcher de penser à la controverse de Valladolid. Oscar, la figure de "l'Indien" aux talents éclectiques; Oscar, le citoyen du monde pétri de générosité...Et un homme comme celui-là n'aurait pas d'âme?

Le moine Bartolomé avait raison. Aveuglés par nos certitudes de peuples dominateurs, nous n'avons jamais su voir l'Autre. Cinq siècles plus tard, au nom de la prétendue lutte du Bien contre le Mal, il se trouve toujours des apprentis sorciers pour mener des guerres de civilisation. Depuis les Conquistadors le monde n'a guère changé, c'est le message que nous transmet le théâtre d'Oscar Castro, une oeuvre au service de la résistance à toutes les formes d'oppression, ouverte sur l'imaginaire de la fraternité.

D'Allende à Neruda, de Guevara au Cabaret de la Dernière Chance, Oscar nous donne des raisons d'espérer, de croire en l'homme et à sa soif de liberté. Sa vie est un combat contre le poison de la nostalgie, son théâtre sert de décor à ses rêves d'un monde meilleur, son écriture apaise nos angoisses. C'est en ce sens qu'Oscar ne peut être réduit au statut de victime de la dictature chilienne revenant sa vie durant sur une blessure inguérissable. La blessure reste ouverte, je le sais depuis que nous avons filmé Oscar sur les lieux de la mort tragique de sa mère. Son art, son génie, c'est précisément de muer cette douleur indicible en un chant joyeux à la vie, en un plaidoyer pour la tolérance. Il y a quelque chose de physique dans son théâtre qui donne au spectateur le sentiment de venir y puiser de l'énergie pour mieux affronter les turpitudes de ce temps.

Oscar est un passeur de vie indispensable."

Mme Danielle Mitterrand écrit sur Oscar Castro et l'Aleph:

"11 Septembre 1973, coup de tonnerre dans le monde, coup d'Etat contre la démocratie: la mort du Président Allende emporte avec lui les espoirs qu'il suscitait. Le monstre sanguinaire, sa police chilienne et sa police politique font fuir des milliers d'hommes, de femmes chiliens qui emportent avec eux les vestiges d'une démocratie assassinée. Commence alors le temps de leur exil. Peu à peu, ils s'installent chez nous. Et très vite ces amis, ces frères font partie de nous-mêmes.

(...)Les "Latinos", comme nous les appelons, réfléchissent à voix haute. Ils utilisent tous les moyens d'expression, des pièces de théâtre, des chansons. Ils écrivent. Et nous nous rencontrons autour d'un verre de l'amitié, côte-à-côte dans les défilés pour défendre la cause des opprimés; nous faisons connaissance, découvrons le bon sens populaire des Indiens de cette Terre Latine. Ils nous font nous interroger sur nous-mêmes. Pourquoi utiliser la force des faibles qui n'ont d'autres arguments que le canon de leurs fusils ou la torture et la prison?Nous utiliserons le verbe, la conviction qui nous anime, la démonstration d'autres pratiques constructives d'un monde dont l'objectif est le respect des uns par les autres et la Paix entre nous.

Comme les autres Chiliens, Oscar, avec sa famille et son théâtre, participe à notre vie, avec humour. Il nous observe, analyse la vie française, ses travers et "Mateluna" nous fait rire de nous-mêmes et des péripéties vécues par les émigrés.

Nous n'avons pas rechigné à le suivre en tout lieu. Nous nous retrouvions avec bonheur à chaque représentation jusqu'à ce qu'il se pose dans un chez lui original, qui lui ressemble, où sa respiration anime les recoins les plus inconcevables de l'endroit.

L'Espace Théâtre Aleph devient notre lieu de vie où se joignent tous ceux que notre amitié inspire. Oscar, creuset des cultures fondamentales originelles, où germent les textes qui nous ravissent le temps d'un spectacle et dont l'évocation entretient la joie de vivre des retrouvailles.

C'est cela la réussite du Théâtre Aleph, le mélange de l'amour viscéral pour le Chili et de son affection pour notre pays qui l'a accueilli.

Merci Oscar pour ce que tu nous as apporté, pour nous avoir fait aimer le Chili et nous avoir donné la chance de t'aimer."

Oscar par lui-même:

 

Les Chemins de l'Empire

"Tous les chemins mènent à Rome...

Cela devait être formidable pour le voyageur qui se dirigeait vers la capitale de l'Empire, et terrifiant pour celui qui voulait aller vers Maquegua...Les Empires changent et les chemins se corrigent, pour nous conduire toujours au même point: le lieu où le succès, l'argent et le pouvoir font bon ménage.

Nous vivons dans une société où la valeur de l'homme possède une relation directe avec le poids de son porte-monnaie...Toute réussite dans une activité professionnelle ou artistique se mesure à la quantité d'argent que cette dernière produit...Cela est valable pour toutes les professions...Un artiste mondialement connu pour son talent est forcément très riche...telles sont les règles de l'Empire. Ce que je vous dis là me semble tellement vrai que je suis l'exception qui confirme la règle...Je suis célèbre mais pas riche...

Je réalise mon travail artistique en toute liberté. Je ne reçois d'aide ni des institutions, ni des multinationales. L'argent n'influence donc pas le résultat de mes créations.

C'est dans l'amitié que j'ai fondé mon Empire, dans cette histoire de célébrité relative, et pas pour autant moins vraie...

On ne trouve pas l'amitié sur les chemins de l'argent. L'Empire fait tout son possible pour mettre l'amitié sur un terrain suspect et pour nous embrouiller. Malgré cela, nous désirons que se développe et se cultive cette noble et ancienne pratique, si bénéfique pour l'âme...

Ceci est un travail qui m'appartient, à moi et à tout l'équipage du Théâtre Aleph, un groupe humain composé d'une grande famille avec les fils, filles, grand-parents naturels et adoptifs, oncles réels, cousins incertains, frères, petits enfants, beaux-frères, et tout ce qui peut faire partie d'une famille, qui, comme l'amitié dans le monde d'aujourd'hui, représente des groupes humains suspects.

Chacun de nous est ce qu'il est capable de faire avec ce que l'histoire a fait de nous.

Ainsi je finis par être ce que je suis. Heureux de vivre...contant et contant à nouveau mon âme...sûr de mes erreurs...satisfait de mes flâneries...En ce temps qui est le mien, dans cette porte personnelle d'accès à mon histoire, si mon coeur sert ou ne sert pas, c'est à d'autres à en tirer les conséquences.

Je veux terminer en disant que j'adore le pouvoir, la célébrité et l'argent, et surtout les chemins de l'Empire...Mais pour le moment, je dois aller de manière urgente à Maquegua. Ce qui arrivera après sera une autre histoire."

Texte de Luis Pradenas Chuecas (qui a écrit une thèse de doctorat sur le théâtre Aleph, "Théâtre Aleph, archéologie d'un rêve")

LA PLUME DU CORBEAU  A propos de la mise en texte de la création théâtrale d'Oscar "Cuervo" Castro.

"Oscar "Cuervo" Castro (1947, Chili) est un homme de théâtre qui s'initie au sein d'une troupe de création collective, le groupe Aleph, à la fin des années 60 dans son pays d'origine.

La création collective, le style et la pratique théâtrale développés par cette troupe, dont l'expérience se prolonge dans le travail d'Oscar "Cuervo" Castro, furent salués par la critique chilienne comme un heureux événement qui proposait une expression théâtrale en dehors des sentiers battus du théâtre conventionnel...

"Au Chili, la troupe théâtrale mentionnée le plus fréquemment dans les conversations entre les jeunes gens et qui est considérée par la critique comme la plus importante dans la rénovation théâtrale, ne met pas d'annonce dans les journaux, ne fonctionne pas dans une salle réservée aux spectacles publics, ne paie pas d'impôts sur les billets d'entrée qu'elle vend. C'est la troupe Aleph, composée d'étudiants universitaires de diverses facultés et universités...on peut dire, avec la plus grande innocence, ils ont découvert le théâtre, mieux encore ils l'ont inventé."

...ces créations sollicitent la participation active du comédien dans l'élaboration du "texte dramatique" qui n'est produit qu'après la représentation de chaque pièce..Ces textes, disséminés sur des petits bouts de papiers, en français et/ou en espagnol, dans la succession des différentes créations, ont pour vocation de se balader d'une pièce à une autre...

Néanmoins, et nous n'en sommes pas là à notre dernier paradoxe, travaillant avec Oscar à l'Aleph, souvent, quand une des pièces était en cours de création, on s'entendait dire: "La pièce est là! Il manque seulement les textes."

 (...) Le corbeau prend son envol dans l'immense azur du sud de la planète, traverse la nuit des camps de concentration, se déploie sous le ciel ouvert et imprévisible de l'exil, va et vient par l'humain, laissant l'écho d'un battement d'ailes dans l'âme, et sur le quotidien d'un monde ouvert à l'utopie, ouvert à l'imagination...

Car l'imagination, ce sont les yeux de l'âme...n'est-ce pas, Oscar?"

Luis Pradenas Chuecas, Paris, mars 1999

 

UN CORBEAU NOMME CASTRO...par LUIS SEPULVEDA Traduit par Sandrine Brin

"Il n'est pas exagéré d'affirmer qu'avec l'Aleph nous avons appris à être meilleurs, et cet esprit demeure intact dans la mémoire de ceux d'entre nous qui avons assisté à l'une des représentations. Presque quarante ans plus tard, dans la salle de l'Aleph à Paris, j'ai retrouvé de vieux amis et camarades de ces années de jeunesse et malgré le fait, comme le dit notre Pablo Neruda, que "nous, ceux d'alors, nous ne sommes plus les mêmes"...il suffit que l'un d'entre nous demande:"Tu te souviens de la maison de l'Aleph à Santiago?" pour que commence un voyage à rebours, un retour aux racines, et nous nous retrouvons là-bas, avec nos nobles idées toujours fraîches et invaincues.

Il est vrai que El Cuervo et moi ne nous voyons pas aussi souvent que nous le devrions, mais malgré ces absences, mon affection et mon admiration pour lui, pour ce qu'il représente, restent pures et nécessaires. Je connais son histoire, son emprisonnement, son exil, son drame humain, si intense que n'importe qui d'autre aurait perdu pour toujours le sourire de son âme. Mais pas el cuervo, pas l'Aleph qu'il porte en lui. Il a transformé la douleur un créativité, et sa générosité d'homme bon a maintenu à distance la rancoeur...

L'Aleph porte Le Corbeau sur le dos et  Le Corbeau mène l'Aleph où il veut qu'il aille. Longue vie, donc, au théâtre Aleph, à cette magie du théâtre, si précieuse et si nécessaire hier, aujourd'hui et demain."

                                                                                 Luis Sepulveda

"La silhouette de chaque interprète est un régal pour le visuel que je suis. Vous avez su créer un climat généreux et tonique avec en prime le cadeau le plus précieux que l'on puisse recevoir: le rire."

                         Robert DOISNEAU

           Président du Théâtre Aleph (1990-1994)

Robert Doisneau fut l'un des premiers présidents de l'Association des Amis du Théâtre Aleph et, à ce titre, ne s'est pas privé de l'opportunité de faire des longueurs de pellicules sur les acteurs dans les années 1980.

Après la disparition du grand photographe, sa fille, également très attachée à cette troupe, a fait cadeau des oeuvres de son père au Théâtre Aleph. C'est ainsi qu'un trésor culturel est aux mains de la famille Castro.Nous réfléchissons à la façon dont nous pouvons exploiter tous ces clichés, dans un cadre qui soit digne de leur auteur et de la confiance dont nous honorent Oscar et Sylvie Castro. Il nous faut un local, des moyens de médiatisation, un budget...

Les photos de cette page sont de Régine et Roland Terrancle.

REVUE DE PRESSE, à propos de "NERUDA...Ainsi la poésie n'aura pas chanté en vain"

"Pablo Neruda vivant? C'est du moins ce que l'on a envie de croire avec ce dernier volet d'une trilogie théâtrale conçue par Oscar Castro autour de trois grandes figures latino-américaines: Allende, le Che et Neruda. Belle initiative, car nous avons cruellement besoin de ces maîtres-là, de leurs pensées pleines d'audace, trempées au feu de la persécution...

Oscar Castro a imaginé que cette figure de la littérature chilienne avait encore à dire, notamment à la jeune génération, enfermée dans une société de l'individu roi et du repli égoïste.

Pour dire l'immanence du poète et sa suprématie, l'acteur dramaturge et metteur en scène campe un personnage un peu fou qui se prend pour Neruda, qui se croit Neruda, qui est Neruda! Normal: quel autre acteur, même bigrement schizophrène, pouvait échafauder rôle plus cathartique? Vous l'avez saisi, le cas Castro, c'est quelque chose! Pas tant parce que cet exilé a fondé (sans subsides) un lieu de création, d'échanges, d'utopie, le théâtre Aleph. Pas tant parce qu'il est un hussard de la plus pure espèce qui dégaine dès que les mots honneur et liberté sont mis à mal. Mais parce qu'il affiche une foi inaltérable dans le pouvoir reconstructeur de l'amitié et une incroyable joie de vivre malgré le tempo chaotique d'une vie bousculée. Loin de la biographie classique, cette pièce truffée de fantaisie, de drôlerie et d'humanisme consacre la flamboyante énergie de la parole avec, en cadeau bonus, des musiques de Mikis Théodorakis et des chorégraphies de Sylvie Miqueu! Découvrez vite cet îlot d'Amérique Latine au service de la résistance, de l'imaginaire et de la fraternité."

Myriem Hajoui

A nous Paris (semaine du 29/11 au 05/12/2004)

"Le théâtre Aleph rend hommage à Neruda, l'un des grands poètes latino-américains. Oscar Castro met en scène une fiction aussi amusante que troublante, dans laquelle il joue un auteur atteint de schizophrénie. Ses délires le conduisent à se prendre pour le poète dont il est passionné. Dans un puzzle surréaliste habité par les personnages emblématiques de sa vie, les événements de son existence se mêlent à ceux de Neruda, sa parole se confond à la sienne...Et nous entraîne, sur la musique de Mikis Théodorakis, dans une sorte de rêve brumeux où nous nous perdons volontiers. Un vrai moment de plaisir théâtral! Ses vers raisonnent et son esprit nous pénètre bel et bien dans ce spectacle généreux, émouvant et drôle."

Lise de Roquigny

Pariscope, semaine du 1° au 7 décembre 2004

"Longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons continuent d'émouvoir, de galvaniser et d'illuminer les hommes: hommage passionné et vibrant d'Oscar Castro à Pablo Neruda.

Loin des estrades pompeuses des cérémonies officielles, Oscar Castro, qui aime avant d'admirer, ressuscite et incarne Neruda avec verve et humour. Pour Castro, le théâtre est affaire affective: il reçoit les spectateurs comme on invite des amis à la bonne franquette, davantage à une fête qu'à une représentation. La soirée commence dans la joyeuse décontraction du bar de l'Espace Aleph, où les comédiens tartinent le guacamole et servent le vin chilien avant de monter sur scène pour raconter l'histoire de la possession par l'esprit du grand poète chilien d'Oscar Castro, qui perd la raison à force de lecture acharnée des oeuvres de l'auteur du "Canto General". Cette fantaisie mise en abyme est l'occasion d'une farce un peu folle, où Castro se moque de lui-même et des siens, et démontre surtout que la poésie de Neruda est à ce point en relation avec les joies et les souffrances profondes des hommes qu'on ne peut pas l'apprécier sans la vivre. Neruda déclarait "personne n'est passé près de moi   qui ne m'ait partagé": le comédien, dramaturge et metteur en scène le prouve en prenant le visage étoilé du chantre araucan.Corps habités par les voix calcinées du combat. Le théâtre devient alors le lieu d'un étrange sabbat. De la bouche des comédiens sort la parole magique du poète: les coquelicots de la métaphysique, les cloches de Madrid, les chacals léchant le sang dans les rues et les vipères mordant les pierres, les amours mortes; les baisers des matelots et la vois des orangers endeuillés. Pétris de tendresse et de combat, de douceur et d'imagination, les mots de Neruda sont soutenus par les airs de Mikis Theodorakis, grand admirateur du poète, qui a mis à la diqposition de Castro toutes ses mélodies afin de composer une mosaïque musicale qui met en relief les textes et leur puissance d'envol et de subversion. Les comédiens, vibrants et justes, glissent en dansant sur cette partition libre et émouvante. L'exaltation ardente de Castro trouve en Neruda un costume à sa mesure et l'ensemble constitue la preuve irréfutable que la poésie ne chante pas en vain."

Catherine Robert

La Terrasse n° 122 Novembre 2004

"OSCAR CASTRO est un magicien. D'abord, il fait de son théâtre, l'espace Aleph à Ivry, une maison chaleureuse où le spectateur y est chez lui, entouré d'acteurs qui lui servent tapas et vin chilien, dans un bar décoré façon bodega. Et puis, il ressuscite, à tour de rôle, trois grandes figures d'Amérique Latine avec sa trilogie: "Le Che que j'aime","Le 11 septembre de Salvador Allende", créé l'an dernier, et son nouveau spectacle "Neruda, pour que la poésie ne chante pas en vain". Dans ce dernier, Oscar Castro fait des merveilles dans les habits du grand poète. Dans une mise en abîme, comme il les affectionne, l'acteur y joue son propre rôle, celui d'un auteur qui, à force de s'imprégner des mots du poète, devient Pablo Neruda. Si bien que de sa bouche surgissent les mots éternels de l'écrivain chilien. Ce chant poétique flotte sur la musique du compositeur Mikis Théodorakis, et sur laquelle virevoltent les acteurs qui revendiquent une poésie bien vivante car elle aide toujours à vivre. A l'image de ce spectacle, plein de fantaisie, de poésie, de tendresse et d'humour, qui déborde d'une fantaisiste énergie communicative. C'est sûr, l'esprit du poète et celui du théâtre, dans toute sa magie, soufflent sur scène à ivry."

LE PARISIEN   jeudi 4 novembre 2004

Sandrine Martinez

"Oscar a un problème. Il est investi par le poète Pablo Neruda. Les amis et les partenaires du sympathique chilien s'inquiètent car le mal gagne du terrain. La crise de "Nérudisme" aigu fait apparaître les mirages de sa vie, bercés par la musique de Mikis Théodorakis. Un brave médecin ne parviendra pas à soigner, contre son gré, cet épicurien qui entend les clochettes des fantômes. Oscar Castro est une exception culturelle à lui tout seul. Depuis plus de 20 ans, il a créé un petit bout d'Amérique Latine à Ivry-sur-Seine,dans son théâtre, l'Espace Aleph. Ici, rien n'est banal ou commun. Il n'est pas question de rentrer, de s'asseoir, de regarder le spectacle et de repartir. L'accueil chaleureux commence dès que l'on passe le seuil, comme une frontière. Après le spectacle, le bar est une étape incontournable, pour discuter avec des amis, les comédiens et les musiciens, toujours disponibles. Pendant tout le mois de novembre, on peut voir et revoir "L'Eternité d'un baiser victorieux" ou "Le Che que j'aime" et le très réussi "Le 11 Septembre de Salvador Allende". Oscar a le chic pour faire des spectacles généreux qui sont lisibles et agréables, autant pour ceux qui possèdent le sujet que pour les néophytes. L'Espace Aleph est une histoire de famille et d'amitié. C'est aussi un lieu où l'on milite sans jamais assommer ni endoctriner. La politique de la maison est placée sous le signe de la convivialité joyeuse. La nouvelle création, "Neruda...ainsi la poésie ne chante pas en vain", mélange habilement les textes du poète, les événements intimes et son combat politique. Le spectacle est léger, plein d'amour et de musique.

Marie-Laure Atinault

Webthea 03 novembre 2004

LA TRILOGIE THEATRE D'OSCAR CASTRO

"Che Guevara, Salvador Allende, Pablo Neruda, porteurs des rêves et des espoirs des peuples meurtris par les dictatures, sont les figures emblématiques latino-américaines autour desquelles Oscar Castro et Théâtre Aleph ont composé une trilogie théâtrale. De spectacle en spectacle, tout au long de son parcours, le Théâtre Aleph n'a cessé de lutter contre l'amnésie politique, contre le confort de l'oubli en reconstituant la mémoire des morts et des disparus victimes des dictatures, de tous ceux qui sont tombés pour la justice et la liberté. Ce n'est point un théâtre commémoratif, de circonstance, pas plus qu'une biographie dramatisée, idéalisée, sous forme d'hommage, même si les créations coïncident avec les anniversaires: le 11 septembre de Salvador Allende, créé le 11 septembre 2003, 30 ans après les événements, et "Neruda, ainsi la poésie ne chante pas en vain", en 2004, centenaire de la naissance du poète."

Irène Sadowska Guillon

Espaces Latinos- novembre-décembre 2004

Pour plus de renseignements sur Oscar Castro et le théâtre Aleph:

www.theatrealeph.com

http://larepubliquedaleph.blog4ever.com

http://bazarhindou.blog4ever.com

 

 

 



12/01/2008
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